La publication de l’image des suspects est une violation flagrante du droit à la présomption d’innocence. Ce principe est défini dans tous les instruments juridiques notamment l’article 8 de la CDH stipulant : «Toute personne accusée d'un délit est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie." C'est pour éviter de faire passer un suspect pour coupable.
L'origine de la publication de l'image des suspects remonte vers les années 60, en France, d'une émission télévisée titrée « Allô Police ». En Haïti, la présentation des personnes appréhendées dans les médias a été rapatriée depuis une décennie, en une émission télévisée, varié entre 5 à 15 minutes, au cours de laquelle sont diffusées les images de personnes arrêtées, qui dans certains cas, sont contraints de faire des aveux.
Cette pratique semble répondre à un besoin de mettre la population en confiance. Cependant, il y a des commentaires qui accompagnent les interventions des autorités policières qui nous empêchent de le croire ainsi. Ces dernières ont souvent l'habitude de dire que : « pour sa part la police a fait son travail, il revient maintenant à la justice de faire la sienne ». Cette phrase laisse entrevoir une situation de méfiance entre les autorités policières et celle de la justice qui incrimine de façon prématurée le suspect sans que celui-ci n'ait été préalablement présenté devant son juge naturel, comme le veut la loi.
Par contre, il n'est pas interdit de diffuser par voie de presse l'arrestation d'un individu présenté comme suspect, la limite doit tenir de la part du journaliste, à l'absence de toutes conclusions définitives manifestant un préjugé tenant pour acquise la culpabilité de l'intéressé. Nous saluons les opérations policières visant à éradiquer ce phénomène qui perdure trop, mais ça doit se faire à la lumière de la loi.
Franso JEAN, Juriste
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